La métrologie, souvent associée à des domaines scientifiques tels que la mesure et l’analyse, joue un rôle central dans la gestion efficace des systèmes d’information. Pourquoi ? Elle fournit les outils nécessaires pour évaluer et optimiser les performances des infrastructures informatiques. Comprendre les principes qui régissent la métrologie vous permet de prendre des décisions éclairées basées sur des données précises. Alors, qu’est-ce que la métrologie ? On vous explique.
Qu’est-ce que la métrologie ? Les principes de base
La métrologie se consacre à la définition, à la réalisation, à la validation et à l’application des mesures. Bien que souvent associée à des domaines tels que la physique ou l’ingénierie, la métrologie joue un rôle dans la gestion des systèmes d’information et des réseaux.
La métrologie se divise en plusieurs branches, chacune ayant un impact significatif sur divers aspects de la mesure et de la gestion des données :
- Métrologie théorique : concerne la définition des mesures et les méthodes mathématiques utilisées pour les calculer et les analyser.
- Métrologie appliquée : se concentre sur l’application des principes théoriques pour résoudre des problèmes concrets, en utilisant des instruments de mesure spécifiques.
- Métrologie industrielle : englobe les pratiques de mesure utilisées dans les processus de production et de contrôle qualité, garantissant que les produits et services répondent aux normes de précision.
Quelle différence entre métrologie active et passive ?
La métrologie active et passive se distinguent par leurs approches dans la surveillance et la mesure des systèmes informatiques.
La métrologie active implique l’utilisation d’outils et de techniques qui génèrent des données de mesure en injectant des tests ou des charges spécifiques dans le système, souvent dans le but de simuler des conditions de travail ou de stress. Cela permet d’obtenir des informations précises sur la performance sous diverses conditions, en vérifiant notamment la capacité du système à gérer des charges en continue ou des scénarios de stress.
En revanche, la métrologie passive repose sur l’observation et l’analyse des données de performance générées naturellement par le système en fonctionnement normal, sans intervention externe. Cette approche se concentre sur la surveillance en continu des flux de données et des indicateurs de performance pour détecter les anomalies ou les tendances sans perturber le fonctionnement du système.
La métrologie active est souvent utilisée pour des tests et validations spécifiques tandis que la métrologie passive est essentielle pour une surveillance régulière et une gestion proactive des performances en temps réel.
Quelle est l’importance de la métrologie dans les systèmes d’information ?
Dans le contexte des systèmes d’information, la métrologie vise à garantir que les systèmes informatiques fonctionnent de manière optimale et répondent aux besoins des utilisateurs et des entreprises. Les objectifs principaux incluent :
- La mesure de la performance : évaluer les performances des applications et des réseaux pour s’assurer qu’ils répondent aux exigences de vitesse, de disponibilité et de fiabilité.
- Le diagnostic de problème : identifier et analyser les problèmes potentiels, tels que les goulets d’étranglement ou les anomalies, afin de résoudre les problèmes rapidement.
- L’optimisation des ressources : améliorer l’utilisation des ressources informatiques et réseau pour maximiser l’efficacité et réduire les coûts.
- L’assurance à la conformité : veiller à ce que les systèmes informatiques respectent les politiques internes et les réglementations externes en matière de performance et de sécurité.
En intégrant des outils et des méthodes métrologiques, vous pouvez surveiller et évaluer les performances en temps réel ; mais aussi anticiper les besoins futurs et planifier les évolutions des systèmes de manière stratégique. Cela contribue à maintenir un niveau élevé de performance, à réduire les interruptions et à améliorer l’expérience utilisateur globale.
Quels sont les outils principaux liés à la métrologie ?
Pour une gestion efficace des systèmes d’information, certains outils vous permettent de surveiller, évaluer et optimiser les performances de vos infrastructures IT de manière précise et proactive.
Indicateurs de performance (NPMD)
Les indicateurs de performance, ou NPMD (Network Performance Monitoring and Diagnostic), sont des métriques qui permettent d’évaluer la performance des systèmes informatiques. Ils mesurent divers aspects tels que la latence, la bande passante, les retransmissions et les temps de réponse vue depuis le réseau.
Bien que vue depuis le réseau les informations collectées permettent d’identifier les temps réseaux et les temps applicatifs à partir des différentes échanges réseaux observés (le temps de réponse réseau pouvant être déduit à partir de la requête d’un client et de la première réponse du serveur accusant réception de la demande, le temps applicatif (lui pouvant être déduit à partir de la réponse du serveur contenant la réponse à la demande).
Ces indicateurs vous permettent donc de surveiller la santé des applications et des réseaux, de détecter des problèmes potentiels avant qu’ils n’affectent les utilisateurs finaux, et de prendre des décisions basées sur des données objectives pour améliorer la performance globale.
Les systèmes de gestion de performance applicative (APM)
Les systèmes de gestion de performance applicative (APM) sont des outils spécialisés qui offrent une vue approfondie des performances des applications. Ils permettent de surveiller en temps réel l’état des applications, d’identifier les goulets d’étranglement, et de mesurer des paramètres tels que le temps de réponse des transactions, le taux d’erreurs et l’utilisation des ressources des infrastructures vue depuis le serveur applicatif.
Les APM aident à optimiser la performance des applications en fournissant des analyses détaillées qui permettent de résoudre rapidement les problèmes et d’améliorer l’expérience utilisateur.
Comme pour le NPMD l’APM permet également d’obtenir des informations réseaux.
L’évaluation et la surveillance des flux de données
La gestion des flux de données est un aspect fondamental de la métrologie dans les systèmes d’information. Elle implique la surveillance des mouvements de données à travers les réseaux pour garantir que les performances sont optimales et que les communications sont efficaces. Les techniques courantes incluent :
Packet Capture
Cette méthode consiste à capturer et analyser les paquets de données circulant sur le réseau. Elle permet de diagnostiquer les problèmes de réseau, de vérifier l’intégrité des données et de détecter des anomalies comme des tentatives de piratage ou des erreurs de transmission.
Cette technologie est celle permettant d’obtenir le plus d’informations mais elle implique un volume de données très important. Elle ne peut donc généralement pas être appliquée sur tous les tronçons réseaux.
Flow Monitoring
La surveillance des flux de données se concentre dans ce cas sur l’analyse des métadonnées associées aux paquets de données, telles que les volumes de trafic et les modèles de communication. Cette approche aide à comprendre les comportements des applications et des utilisateurs, à identifier les tendances et à ajuster les configurations pour améliorer l’efficacité du réseau.
Cette technologie permet de réduire considérablement le volume de données à collecter et analyser.
Les agents intrusifs
Les agents intrusifs, aussi appelés agents actifs, sont des outils ou des programmes qui s’intègrent directement dans les systèmes ou les applications pour collecter des données de performance. Ils interagissent avec le système en introduisant des charges de travail ou en modifiant temporairement son état afin de mesurer divers paramètres de performance.
Quelles sont les technologies associées à la métrologie ?
TAP
Le terme TAP est parfois traduit par Test Access Point mais il faut plutôt le rapprocher du terme anglais to tap qui veut dire brancher.
Les TAP sont des dispositifs matériels utilisés pour dupliquer en toute transparence un trafic réseau sans perturber le flux de données. Ils permettent de capturer et d’analyser une copie des paquets de données circulant sur le réseau.
Ils se placent entre les dispositifs réseau et créent une copie exacte du trafic qui passe à travers eux. Cette copie est ensuite envoyée à des outils d’analyse ou de monitoring, permettant une surveillance détaillée du réseau.
L’insertion d’un TAP sur un flux réseau implique une coupure de service lors de son installation de quelques minutes. L’opération doit donc généralement être planifiée.
Avantages :
- Transparence : ils offrent une vue complète du trafic réseau sans affecter les performances du réseau (en technologie optique il convient cependant de s’assurer que l’atténuation permet d’insérer un TAP car la recopie consiste à utiliser des miroirs pour dupliquer le faisceau laser en 2 faisceaux distincts, il y a donc un impact sur la puissance du signal mais cela ne pose généralement aucun soucis sur du trafic interne) .
- Précision : ils permettent une analyse précise des données, car ils capturent toutes les informations sans perte ni altération à la différence d’un mirroring de port qui lui ne recopie que ce qu’il traite et donc ne recopiera pas le trafic qu’il pourrait avoir supprimer par manque de performance .
- Sécurité : ils ne présentent pas de risque de perturbation du réseau si une technologie de bypass physique est présente car elle permet de laisser passer le flux nominal même en cas d’indisponibilité de l’équipement TAP.
Mirroring des ports
Le mirroring des ports est une technique qui consiste à dupliquer le trafic d’un port réseau vers un autre port. Cela permet de surveiller et d’analyser le trafic réseau en temps réel sans interférer avec les données en transit.
En configurant l’équipement réseau pour copier le trafic d’un port source vers un port de destination, les administrateurs peuvent utiliser des outils d’analyse pour examiner le trafic sans avoir besoin d’interférer directement avec le flux de données.
Cette recopie de trafic peut nécessiter de la consommation de ressource CPU sur l’équipement réseau. L’opération doit donc faire l’objet d’une validation de la capacité de traitement de l’équipement au préalable à sa mise en place.
Avantages :
- Simplicité : relativement simple à mettre en place, surtout sur des équipements de commutation modernes.
- Coût : moins cher que les TAP pour des configurations de base.
- Flexibilité : permet une analyse du trafic en temps réel, utile pour le dépannage et la surveillance.
NPB (Network Packet Broker)
Les NPB ou matrice désigne des équipements en mesure de collecter les trafics dupliqués à partir de TAP et/ou de Mirroring de port, et également en mesure de redistribuer de façon intelligente ces trafics vers des sondes d’analyses de métrologie ou d’équipement d’analyse sécurité.
DCN (Data Collection Network)
Le DCN désigne les infrastructures de NPB, de TAP et de mirroring de port réseau.
La métrologie joue un rôle clé dans la gestion des réseaux de centres de données en surveillant les performances du réseau, en identifiant les goulets d’étranglement et en assurant que les ressources sont utilisées de manière efficace.
Avantages :
- Optimisation des performances : permet d’identifier et de résoudre les problèmes de performance au sein du centre de données.
- Gestion proactive : aide à la planification et à la gestion des ressources pour répondre aux besoins futurs.
En bref, la métrologie, en tant que science de la mesure, est essentielle pour garantir la précision et la fiabilité des données dans divers domaines. Savoir comment les différentes mesures sont collectées et analysées vous permet de reconnaître l’importance de cette discipline dans la surveillance de votre infrastructure informatique.